Question:

Je me sens très autocritique. Après une rencontre sociale je pense toujours à ce que j´ai dit et à ce que j´aurais pu dire.

C’est une mauvaise habitude. La conscience de soi est bonne, mais l’autocritique n’est pas bonne parce qu’elle n’est jamais à propos.
Lorsque le moment est terminé, alors vous vous critiquez. La conscience est dans le présent et la critique est au sujet du passé. Vous ne pouvez pas le défaire, vous ne pouvez pas le refaire. Il est fini et terminé pour toujours, rien ne peut être fait à son sujet. Il est simplement idiot de gaspiller même un seul moment à penser à cela, parce qu’en pensant de nouveau à cela, vous gaspillez le présent, faisant de nouveau la même chose. Rendez-vous en compte dans n’importe quelle situation — relation, travail, méditation… quoi que ce soit.
Lorsque quelque chose est là, lorsque quelque chose se produit, prenez-en conscience, ne soyez jamais critique. Parce que dans ce moment de conscience, quelque chose peut être transformé. Si vous êtes vigilant, vous ferez peut-être peu de choses, vous ferez d’autres choses. Si vous êtes conscient, vous ne pourrez pas faire les erreurs que vous continuez de critiquer. Être conscient n’a jamais été quelque chose pour lequel il y a une possibilité de repentance.

Un homme qui est conscient, ne se repent jamais. Quoi que ce soit qu’il n’a pas pu faire, il ne l’a pas fait. Il n’y a aucune raison de se lamenter, de se critiquer, de se sentir désolé, ce sont toutes des maladies. Aussi, lâchez cela.
Et c’est une satisfaction de l’ego. Vous faites quelque chose et ensuite vous commencez à l’améliorer dans votre tête. Cela montre simplement que vous avez fait quelque chose qui tombe en dessous de votre image d’amour propre. Vous avez été fâché et vous pensez toujours que vous êtes une personne très très bonne et que vous n’êtes jamais fâché — et maintenant vous avez été fâché. Alors plus tard vous constaté que votre amour propre a déchu. Que faire ? Maintenant vous vous sentez condamné à vos propres yeux.

Comment allez-vous montrer votre visage à autrui ? Et vous aviez tellement annoncé que vous êtes un homme bon et vous n’êtes jamais fâché, et ceci et cela. Maintenant que dites-vous de cette publicité que vous avez faite ? Vous ne pouvez pas dire que vous avez été fâché ou avide ou avare ou quoi que ce soit. Il n’y a qu’un seul moyen, vous soulever avec vos propres lacets de chaussure, vous vous redressez, vous repentir. Vous dites: « c’était faux, je n’aurais pas du faire cela, j’aurais du faire autre chose ». Maintenant vous arrangez votre image. Vous dites: « peut-être que j’étais fâché, mais c’était juste l’erreur d’un moment. Je me repends pour cela. Voyez, il y a des larmes dans mes yeux. Je ne suis pas un mauvais homme du tout ». Vous pouvez même aller vers la personne avec qui vous avez été fâché et demander son pardon — mais cela aussi est une satisfaction de l’ego. Vous commencerez de nouveau à vous sentir bon, un homme très bon ! Vous avez maintenu votre respectabilité. Votre amour propre est de nouveau consacré.
Si vous estimez vraiment que la colère était erronée, alors oubliez le passé. Maintenant toutes les fois où la colère est là, demeurez vigilant. C’est la vraie repentance. Restez vigilant. Je ne dis pas de ne pas demander le pardon des personnes. Demandez — mais pas dans la repentance. Pas pour la colère mais pour votre manque de vigilance. Pouvez-vous voir la distinction ?
Si vous avez été fâché, allez vers la personne et dites: « j’ai été inconscient. Je me suis comporté comme un imbécile, un ivrogne. J’étais inconscient, drogué. J’ai fait quelque chose mais je n’étais pas là ».

Demandez le pardon pour votre manque de vigilance, pas pour votre colère et souvenez-vous, le problème réel n’est pas colère. Le problème réel est le manque de vigilance.
Aussi, la prochaine fois soyez plus vigilent. Que ce soit la colère, la haine, la jalousie, la possessivité, mille et une choses sont là… mais la vraie maladie est l’inconscience. Ce sont toutes des facettes d’une même chose. Ainsi si vous essayez de changer cela, ces problèmes, vous ne pourrez jamais faire face, parce qu’ils sont des millions.

Osho, Extrait de: Be Realistic: Plan for a Miracle